mardi 31 juillet 2012

Ceux que savent les morts - Laura Lippman


Un jour, la vie des Bethany vole en éclats lorsque leurs deux filles, âgées de onze et quinze ans, disparaissent dans un centre commercial de Baltimore. Leurs corps n'étant pas retrouvés, les enquêteurs ne comprennent pas comment on a pu les enlever sans qu'un seul indice permette d'identifier le ou les coupables. Y a-t-il eu violences (mais... sans témoins dans un lieu très fréquenté?) ou ont-elles été attirées à l'extérieur du centre? Mais par qui et comment? Et voilà que trente ans plus tard, une jeune femme très choquée par un accident de voiture dit être la cadette des sœurs. Sceptiques, les enquêteurs veulent savoir où elle était passée, pourquoi elle a attendu si longtemps pour se faire connaître, bref, si elle dit la vérité. Hormis certains détails que seul quelqu'un de la famille pourrait connaître, rien en effet n'étaye les dires de la dame, tout conduisant à des impasses... qui, fait troublant, ont de plus en plus de sens et semblent compromettre un ancien flic de la ville.

Je ne connaissais pas Laura Lippman, je suis tombée sur ce livre par hasard… et je ne suis pas déçue. Si l'intrigue peut paraître convenue au premier abord, le fait que la disparition de ces deux petites filles ait eu lieu 30 ans plus tôt fait la différence. Petit à petit Laura Lippman nous distille la vie de ses personnages. Flash back après flash back, les protagonistes se mettent en place, on découvre des êtres d'une vie ordinaire pour qui tout bascule avec cette disparition. Toutes les certitudes se brisent, les vies se disloquent et chacun reste seul avec sa douleur. L'enquête sur cette "rescapée" surgit de nulle part est le fil conducteur, et si on a hâte de savoir qui elle est vraiment, on ne veut pas aller trop vite, on veut savoir comment était la vie "avant", vie ordinaire faite de petits riens… Ce côté "roman" très présent donne à l'ensemble un style qui se lit avec un réel plaisir. Et quand arrive le dénouement, l'impression d'une fin qui arrive trop rapidement est tenace et on se sent frustrée à l'idée de tourner la dernière page.
Avec ce style très particulier des retours en arrière sans ordre chronologique vraiment établi, Laura Lippman donnent à ses personnages une densité qui leur confère le premier rôle et c'est un véritable plaisir de lecture. 

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